L'intérêt de la Grèce pour les affaires espagnoles s'intensifia après avril 1931, avec l’instauration de la Seconde République espagnole. S'ensuivit alors une brève période de vies parallèles entre les deux pays. La Seconde République grecque avait été instaurée en 1924 et les républicains grecs invitèrent leurs adversaires monarchistes à tirer les conclusions qui s'imposaient de la situation espagnole. La presse monarchiste rétorqua que « nous parlons aujourd'hui le gréco-espagnol » et que le véritable bénéficiaire en Espagne était Moscou.
Au printemps et à l'été 1936, les troubles agraires et sociaux généralisés, l'impasse politique et l'activité croissante du Parti communiste grec (KKE) fournirent au roi Georges II et au général à la retraite Ioánnis Metaxás, que le roi avait nommé Premier ministre en avril, un prétexte pour instaurer la dictature du « 4 août ». Comme cela s'est produit deux semaines après le déclenchement de la Guerre Civile en Espagne, certains libéraux grecs ont fait remarquer que « la peur du communisme de la part de la bourgeoisie et les événements en Espagne ont fait que beaucoup ont préféré perdre leurs libertés plutôt que leur argent ».
Après août 1936, la Guerre Civile espagnole offrit au dictateur grec l'occasion de justifier rétrospectivement ses actions. Sur le plan idéologique, le régime de Metaxás sympathisait avec la cause des rebelles militaires, mais des considérations stratégiques et économiques l'obligèrent à modérer la manifestation de ses sympathies.
Les ambitions italiennes aux deux extrémités de la Méditerranée compliquèrent la politique étrangère grecque, tandis que la réduction drastique des flux de capitaux étrangers et la chute brutale des recettes d'exportation pendant la Grande Dépression obligèrent les gouvernements grecs à rechercher des moyens de reconstituer leurs réserves de change. La Guerre Civile espagnole fut une opportunité qui fut immédiatement saisie. Bien que le gouvernement Metaxás ait signé l'accord de non-intervention, les navires marchands grecs et la Compagnie grecque de poudre (Greek Powder and Cartridge Company) de Prodromos Bodosakis-Athanasiadis se sont montrés très accommodants en fournissant du matériel de guerre aux deux camps en Espagne, mais davantage aux républicains.
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