Affiche d’enrôlement des requetés

La confirmation du général Mola comme chef de la conspiration au printemps 1936 déclenche la participation des monarchistes de Renovación Española, désireux de renverser le Front Populaire. Leur collaboration s'est avérée cruciale dans la recherche d'une aide internationale. Les alphonsins avaient déjà entamé des pourparlers avec les fascistes italiens en 1934. Ils se limitent alors à un échange de rapports et de propositions qui aboutit à un accord entre eux et le gouvernement italien, lequel s'engage à soutenir un éventuel coup d'État contre la République. Du côté espagnol, l’accord a été signé par le comte de Rodezno, José Calvo Sotelo et Antonio Goicoechea, qui apposent leur signature dans un lieu aussi symbolique que le Congrès des députés. 

En 1936, les politiciens de Renovación Española reprennent contact avec leur ancien interlocuteur, Ernesto Carpi, un employé de banque qui se rend régulièrement à Barcelone et qui est un bon ami de l'homme politique et militaire Italo Balbo, qui, à son tour, dispose d’une ligne directe avec Benito Mussolini et son gendre, Galeazzo Ciano, le ministre des Affaires étrangères. Par l'intermédiaire de Carpi, ils reprennent l'envoi de rapports, sollicitent l'aide financière de Ciano et l'informent de l’évolution de la conspiration. Comme en 1934, c’est Pedro Sainz Rodríguez qui porte le poids des négociations.

Le 1er juillet, Sainz Rodríguez signe à Rome quatre contrats pour l’achat d’un arsenal complet de matériel de guerre d'une valeur d'un peu plus de trente-neuf millions de lires. L'achat comprend quinze avions Savoia-Marchetti SM.81 (les fameuses chauves-souris, qui ont joué un rôle de premier plan dans les bombardements italiens), vingt-quatre chasseurs Fiat CR.32, trois Macchi M.41, du carburant et des lubrifiants, des mitrailleuses, des obus perforants et des explosifs de différents types et différentes tailles. Il s’agit d’un matériel moderne et très spécifique. Il n'est donc pas difficile de supposer que le négociateur a reçu des conseils ou des instructions techniques. L’importance de cet achat semble indiquer qu’au moins les conspirateurs civils n’excluaient pas que le coup d’État dégénère en guerre, et qu’ils considéraient important de se préparer à une telle éventualité. 

Les travaux alphonsins ont été complétés par leur collaboration aux négociations visant à amener les carlistes vers un accord général. Pour ce faire, ils se sont longuement entretenus avec le délégué principal de la Communion Traditionaliste, Manuel Fal Conde, où Juan Ignacio Luca de Tena représentait les monarchistes, et la CEDA a aussi participé par l'intermédiaire de José María Gil Robles. 

PMC