Les volontaires hongrois dans la Guerre d’Indépendance du peuple espagnol

Les volontaires hongrois dans la Guerre d’Indépendance du peuple espagnol (seconde édition) fut publié à Budapest en 1987 par l’Association hongroise des combattants de la résistance et antifascistes. Beaucoup de Hongrois membres des Brigades internationales écrivirent leurs mémoires de la Guerre Civile espagnole. Une des collections de mémoires et de souvenirs qui virent le jour entre 1940 et 1990 fut Les volontaires hongrois dans la Guerre d’Indépendance du peuple espagnol publiée par l’Association hongroise de combattants de la résistance et antifascistes, d’abord en 1959 puis en 1987 dans une édition augmentée avec une introduction détaillée et commentée. Nous pouvons y lire des mémoires brèves des volontaires hongrois qui luttèrent en Espagne, suivies de poèmes, articles de journaux et reportages d’alors, et des documents relatifs aux politiques et aux décisions du gouvernement hongrois et des partis politiques concernant la Guerre Civile espagnole. 

  La publication du livre fut importante parce ce qu’elle a fourni la première vision d’ensemble de la Guerre Civile et du rôle des Hongrois dans celle-ci, outre une abondante information sur leurs vies pendant et après le conflit, avec des récits de ce qu’ils considéraient comme l’évènement le plus important du conflit, la Bataille de l’Èbre (25 juillet - 16 novembre 1938). Les mémoires décrivent également les accusations à leur encontre dans les années quarante, d’agir sous l’influence trotskiste même quand ils luttaient dans les Brigades. 

  Avec les volontaires d’autres nationalités qui partirent d’Espagne, les Hongrois furent envoyés dans des camps en France, et beaucoup d’entre eux exprimèrent leur indignation d’avoir été traités d’une forme aussi humiliante après le sacrifice d’avoir lutté contre le fascisme. Après avoir été autorisés à sortir de France, quelques-uns retournèrent à leur pays d’origine, mais d’autres poursuivirent leur lutte antifasciste dans d’autres lieux comme l’Algérie. L’Association des volontaires hongrois des Brigades internationales fut fondée en 1945, avec l’objectif de préserver les traditions et maintenir le contact avec les volontaires hongrois résidant à l’étranger. 

  À partir de 1977, apparaissent les premières monographies complètes sur la Guerre Civile espagnole et le rôle des volontaires hongrois basées sur les recherches dans les archives hongroises et espagnoles. Ces monographies utilisèrent souvent des mémoires, des interviews et journaux des survivants qui écrivirent aussi de façon ouverte sur les atrocités que subirent ensuite les volontaires en Hongrie, ce qui n’était plus problématique de rappeler dans la période appelée de dictature « douce ». À partir des années soixante, lorsque commença une période appelée « communisme goulash » ou bien la « plus heureuse caserne du communisme », la Hongrie commença à abandonner les principes du marxisme-léninisme, la dictature se détendit et le régime toléra plus de critique interne. C’est à peine dans la seconde moitié des années soixante-dix, quand l’hégémonie de l’idéologie du Parti communiste a commencé à s’estomper, que les anciens volontaires ont commencé à raconter leurs histoires.